L'indépendance par le cohabitat ou habitat communautaire.
Cette troisième forme de logement gagne en popularité, le cohabitat ou habitat communautaire a surtout des avantages pour les personnes âgées
Écrit par Stannah
Le cohabitat ou habitat communautaire pourrait bien être notre avenir. Cette troisième forme de logement, aussi appelée cohabitat, gagne en popularité depuis 40 ans. Mais beaucoup de gens ne savent pas vraiment de quoi il s’agit, ils comparent souvent l’habitat communautaire à une communauté hippie des années 60 ! C’était certainement un beau mode de vie alternatif, mais qui n’a pas grand-chose à voir avec la définition du cohabitat !
Lisez cet article et découvrez les exemples pour connaître tous les avantages de ce mode de vie, et vous saurez s’il est fait pour vous ! Nous parlons principalement de communautés intergénérationnelles – regroupant des plus jeunes et des moins jeunes – mais il existe aussi des projets de cohabitat pour personnes âgées uniquement. Mais la plupart des communautés que nous avons rencontré dans le monde entier regroupent des résidents de tous les âges.
Vous souvenez-vous de la vie d’antan dans les quartiers ? Tout le monde se connaissait et s’entraidait en passant le message lorsque quelqu’un en avait besoin. Et le voisin venait apporter un repas chaud parce qu’il savait que vous traversiez une période difficile. Le cohabitat ou habitat communautaire est certainement une bonne solution pour que les personnes âgées vivent en autonomie plus longtemps.
Découvrez ce mode de vie et qui sait…C’est peut-être exactement ce dont vous avez besoin !
Sommaire
Qu’est-ce que le cohabitat ou habitat communautaire ?
Quels sont les avantages pour les personnes âgées ?
Quelques exemples en Belgique et dans le reste du monde
Comment fonder votre propre communauté résidentielle (de personnes âgées)
Qu’est-ce que le cohabitat ou habitat communautaire ?
Bron: cohousingco.com
La définition d’habitat central, groupé ou communautaire peut varier selon les sources, mais tout se résume à ceci : un groupe de personnes qui vivent ensemble, mais chacune dans sa propre maison privée. Il s’agit d’une communauté intentionnelle qui se compose d’un groupe de logements privés réunis autour d’un espace commun et public.
Cela signifie que chacun a sa propre cuisine et sa propre salle de bain – et son propre logement d’ailleurs, tout en partageant certains aspects de la vie. En d’autres termes, les gens vivent tout près les uns des autres, mais pas les uns avec les autres. Les pièces suivantes sont généralement partagées entre les résidents :
Un bâtiment commun avec :
- Une grande cuisine
- Une salle à manger
- Une buanderie
- Des espaces de loisirs
- Des emplacements de stationnement
- Des allées piétonnes
- Des espaces ouverts
- Des jardins
- Parfois des installations comme une piscine ou un sauna
- Des équipements partagés comme des outils ou des tondeuses à gazon
L’organisation Français, Axanis a réalisé un film expliquant le cohabitat ou L’habitat participatif en quelques mots :
L’origine de l’habitat communautaire moderne et ce qu’il est devenu aujourd’hui
Bien sûr, les hommes ont toujours vécu en communauté, tout au long de l’histoire. Mais nous allons parler de l’approche moderne, l’idéal qui s’est concrétisé dans les années 60 et 70. En Belgique, le cohabitat existe depuis une trentaine d’années et ne cesse de se développer.
Les Danois ont été les premiers à vivre dans des communautés intentionnelles modernes ou des structures d’habitat communautaire. Ce mode de vie est apparu à la fin des années 60. L’idée s’est ensuite propagée à la Suède avant d’arriver dans notre pays dans les années 70. Les années 60 furent aussi la décennie du Flowerpower et les hippies qui commençaient aussi à établir des communautés pour vivre ensemble dans l’harmonie et la paix. Cependant, ce n’était pas vraiment la même chose. En effet, les hippies voulaient vivre ensemble parce qu’ils partageaient un idéal ou des croyances. Mais ce n’est pas nécessairement le cas pour les personnes qui se trouvent dans une situation moderne d’habitat central, groupé ou communautaire. Et bien sûr, c’est une différence essentielle.
Cette forme de cohabitat apparue en Europe du Nord a fait des émules aux États-Unis et en Angleterre au début des années 90.
À quoi ressemble le cohabitat (entre personnes âgées) ou habitat groupé de nos jours ?
Tout d’abord, examinons les critères déterminants pour parler d’un habitat central :
- Participation des résidents dans le processus de planification ;
- Espace de vie commun et autres installations
- Terrain en propriété commune
- Aménagement des lieux favorisant les interactions
- Gestion collaborative de la communauté
- Entre 8 et 35 ménages
- Unités résidentielles de 1.250 mètres carrés en moyenne
- Logement propre ou en location
Le cohabitat s’adresse à tous ceux qui veulent se sentir partie intégrante d’une communauté – des communautés comme on en trouvait jadis dans les quartiers ou les villages. Les gens veulent entretenir leur propre espace et préserver leur intimité, mais ils aiment savoir qu’ils sont entourés et qu’ils peuvent compter sur une présence. Préparer les repas et manger ensemble, jardiner en commun ou se promener sont autant de moments de partage très importants.
« La beauté du cohabitat, c’est que vous déterminez vous-même la part de vie privée et de vie communautaire que vous désirez. » Résident danois en cohabitat
À qui le cohabitat ou habitat groupé est-il destiné ?
Cohousing BotaniCo Leuven | Bron: https://www.cohousingprojects.be/
Il n’existe pas de liste de qualités qu’il faut posséder pour être capable ou avoir le droit de vivre en habitat communautaire. En théorie, ce mode de vie peut convenir à tout le monde. Mais dans nos exemples, quels types de personnes vivent de nos jours dans des configurations d’habitat communautaire ?
- Des personnes âgées
- Des familles et des couples
- Des célibataires
- Des personnes soucieuses de l’environnement
Qu’il s’agisse d’une communauté inter-générationnelle ou d’une communauté de personnes âgées, les aînés peuvent bénéficier socialement et économiquement des nombreuses possibilités offertes par la vie en communauté, comme l’échange de services et l’entraide qui sont favorisés par ce mode de vie. Fiche d’information de l’AARP
Plus loin dans cet article, nous examinerons les nombreux avantages de l’habitat communautaire pour les aînés. Mais nous pouvons déjà affirmer que l’une des principales raisons pour lesquelles les personnes âgées choisissent un habitat central, c’est qu’il s’agit d’une bonne alternative à la maison de retraite conventionnelle. Et bien sûr, la solitude est atténuée car vous ne vivez pas dans l’isolement. C’est aussi un critère très important. Les familles choisissent l’habitat communautaire parce qu’elles cherchent, par exemple, plus de soutien pour l’éducation de leurs enfants. De nos jours, les deux parents travaillent souvent à temps plein. Savoir que vos enfants seront pris en charge après l’école jusqu’à ce que vous rentriez du travail, c’est une très grande aide qui profite à tous. Les célibataires, même s’ils apprécient souvent leur indépendance, trouvent le cohabitat intéressant parce qu’il leur permet d’appartenir à une communauté au lieu de vivre complètement seuls. Les personnes soucieuses de l’environnement réfléchissent à des moyens de réduire leur empreinte écologique sur notre planète. Si vous vivez dans une forme de partenariat, il est logique que votre impact sur l’environnement soit réduit de manière significative car vous pouvez partager beaucoup de choses.
« Le cohabitat n’est pas une idée tellement radicale, c’est un meilleur mode de vie mais il demande un peu plus d’effort pour y parvenir. » Un habitant d’une communautaire résidentielle aux État-Unis
Quels sont les avantages du cohabitat et de l’habitat communautaire pour les personnes âgées ?
L’un des avantages les plus importants de la vie communautaire pour les personnes âgées est le suivant :
L’indépendance grâce à la vie en communauté
Maria Brenton, de la Fondation Joseph Rowntree, a rédigé un article sur les communautés résidentielles pour personnes âgées au Royaume-Uni. Pour mieux comprendre ce mode de vie, jetons un coup d’œil aux éléments qui constituent un habitat communautaire pour les personnes âgées :
- Il est basé sur une intention claire de participer activement à la vie au sein d’un groupe de personnes du même âge qui veulent se comporter « en bons voisins » ;
- Ce sont les personnes âgées elles-mêmes qui investissent en capital social et en soutien mutuel ;
- C’est une solution face à l’anonymat des quartiers modernes à une époque où la proportion de familles monoparentales explose et où de nombreuses personnes âgées vivent seules ;
- Il constitue une réponse supplémentaire aux besoins de soins et d’hébergement informels des personnes vieillissantes ;
- Il ouvre des opportunités d’apprentissage et de partage de compétences et d’espace pour des activités partagées et des projets communs ;
- Il maintient les personnes âgées actives, en bonne santé, impliquées dans la communauté et il réduit le besoin en services sociaux et de santé ;
- Il permet de passer en douceur du logement familial à un environnement attrayant et adapté au vieillissement ;
- Il offre le bon dosage d’intimité et de communauté ;
- Il encourage les gens à envisager leurs vieux jours en prenant des mesures positives pour s’y préparer dès la cinquantaine ;
Il semble que l’habitat communautaire ou cohabitat est surtout intéressant pour les personnes âgées. Nous savons que la tendance actuelle est à l’allongement de l’espérance de vie et à la volonté de demeurer chez soi aussi longtemps que possible. Le cohabitat est la solution parfaite pour beaucoup de personnes âgées, précisément parce qu’il leur permet des rester chez elles plus longtemps. Ce mode de vie favorise une autonomie prolongée et évite donc l’admission en établissement de soins. Vivre dans un environnement communautaire apporte une grande aide, surtout quand un résident est malade, par exemple. Les voisins peuvent aider le résident souffrant dans les tâches ménagères, pour les courses ou la préparation des repas. Et même si des soins plus spécialisés sont nécessaires, comme le bain, l’habillement, etc., un soignant peut occuper au besoin une chambre d’ami dans les parties communes.
Avec la présence de toute une communauté, le sentiment de solitude et d’isolement est considérablement réduit. Le réseau Village to Village, une association qui aide les communautés à se mettre sur pied et à gérer leur propre habitat communautaire pour les aînés, cite principalement les trois points suivants:
Bron : Village to Village Network
Quelques exemples en Belgique et dans le reste du monde
Avant de voir des exemples concrets, il est toujours mieux de vivre soi-même l’expérience de la communauté résidentielle ! Il existe de nombreuses communautés en Belgique qui vous ouvriront leurs portes avec plaisir pour une petite visite. Vous pouvez facilement les contacter, par exemple avec un formulaire de contact ou par e-mail. Des journées portes ouvertes sont parfois organisées. Vous trouverez ci-dessous quelques sites internet qui peuvent vous aider :
Voyons maintenant quelques exemples issus de la pratique :
Vous pouvez voir ci-dessous un petit film qui présente le projet de cohabitat à Laeken. Il s’agit d’un projet de cohabitat inter-générationnel, qui regroupe donc des résidents de tous les âges.
La communauté résidentielle Abbeyfield est destinée aux personnes âgées en France :
Ce prochain film présente le projet de cohabitat au Canada, un autre projet inter-générationnel. Comment s’organise cette communauté ?
Nous pouvons conclure d’après tous ces exemples que l’avantage le plus important est la joie d’être entouré par toute une communauté. Ce que les résidents semblent apprécier le plus, c’est l’aide qu’ils reçoivent dans leur quotidien, ou partager un repas et le sentiment de fraternité et de solidarité au sein de la communauté, ainsi que l’absence de solitude.
Comment fonder votre propre communauté résidentielle (de personnes âgées)
À quoi faut-il penser pour mettre en place un projet de cohabitat ou habitat communautaire ? Il existe heureusement des associations qui peuvent vous aider. Cliquez sur les liens suivants :
Les incontournables à prendre en compte
- Coûts plus élevés au départ : les coûts seront plus élevés au départ que pour un logement classique car des bâtiments communs doivent être financés. Mais à long terme, l’habitat communautaire sera plus avantageux car beaucoup d’installations seront partagées par les résidents.
- Questions juridiques : certaines questions juridiques ne peuvent être négligées. Comme le projet sera toujours réalisé collectivement avec un groupe de personnes, il est très probable que ces sujets seront également considérés comme collectifs.
- Mobilité et rester chez soi plus longtemps: Il est important de penser aux équipements qui feront toute la différence pour les résidents vieillissants. Le but de votre communauté résidentielle est de vous éviter d’entrer en maison de retraite classique. Vous voudrez continuer à vivre chez vous, même lorsque les escaliers deviendront un problème. Un monte-escalier, ou une plate-forme par exemple, sont des équipements auxquels vous pourriez penser, et comme ils seront utiles à plusieurs personnes dans la communauté, leur coût sera également partagé. La communauté doit être accessible à tous, donc si votre mobilité commence à décliner, un fauteuil roulant, une plate-forme élévatrice ou un ascenseur domestique peuvent être d’excellentes solutions. Parmi les avantages de l’habitat communautaire, les plus beaux sont les espaces extérieurs ! Que se passe-t-il si des résidents n’ont plus accès aux jardins en raison d’une perte de mobilité ? Un monte-escalier extérieur serait la solution idéale.
- Engagement: Certains projets d’habitat communautaire existants proposent aux nouveaux résidents de commencer par une location, afin de tester ce nouveau mode de vie. Si vous envisagez de vivre en habitat communautaire, vous devez être conscient que même si ce mode de vie apporte de nombreux avantages, il peut aussi être un défi. Peut-être que vous appréciez votre solitude plus que vous ne le pensiez au départ.
Comme expliqué dans cet article, vous conservez bien sûr votre intimité et du temps pour vous. Après tout, vous ne vivez pas ensemble dans la même maison. Mais si vous choisissez ce mode de vie, vous devez assumer certaines responsabilités qui vont de pair avec la vie en communauté, en sachant que d’autres résidents comptent sur vous. Un excellent exemple de responsabilité est que vous devez participer à certaines tâches ménagères convenues au préalable. Tout n’est pas toujours rose dans la vie en communauté, des tensions surviennent entre les résidents et parfois des conflits, et c’est tout à fait normal. Heureusement, ces conflits sont souvent de petites querelles concernant le choix de la peinture pour un bâtiment commun, l’obligation de tenir les chiens en laisse ou le côté du terrain où il est préférable d’accrocher la corde à linge. Rien de très grave, donc ! L’important est de savoir que le cohabitat n’est pas une utopie surréaliste. Il s’agit d’un groupe de personnes qui auront parfois des problèmes, mais qui cherchent la meilleure manière de vivre ensemble en tant que communauté harmonieuse.
Aux États-Unis, la Cohousing Association a développé un parcours en 8 étapes pour les groupes qui envisagent un projet d’habitat communautaire :
- Une déclaration d’intention qui définit les objectifs et les orientations de la communauté.
- Une méthode de prise de décision et de communication pour le groupe.
- Une structure financière.
- Constituer une société privée
- Définir des statuts.
- Ouvrir un compte bancaire commun.
- Réunir les avis des membres.
- Ne pas trop compliquer les choses
Faites des recherches, discutez entre vous et visitez d’autres communautés résidentielles. De nombreuses sources d’information et d’aide sont disponibles, prenez le temps de les examiner ! Nous espérons vous avoir apporté quelques idées nouvelles et qui sait, peut-être que l’habitat communautaire est vraiment fait pour vous !
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